Les robots qui marchent, on en a tous vu — et généralement ce n’est pas glorieux. Maladroite, déséquilibrée, lente et peu fluide, la démarche de ces machines est rarement convaincante… Mais BigDog change la donne. Développé par la société BostonDynamics, avec le soutien de la branche Recherche de l’armée américaine, ce robot quadrupède à la démarche fluide et relativement rapide peut transporter jusqu’à 150kg de matériel. Et surtout, il fonctionne en dehors des laboratoires : les côtes, les éboulis, la neige et même la glace, rien ne l’arrête. Les séquences où l’on voit l’engin rétablir son équilibre après une glissade sur de la glace (ou un violent coup de pied déstabilisateur !) sont époustouflantes.
Alors bien sûr, les questions et commentaires se succèdent. Beaucoup, tout en saluant la prouesse technique, se demandent quelles pourraient être les applications militaires concrètes (puisque le projet est financé par l’armée), sans en trouver vraiment. A mon avis, c’est surtout que nous sommes incapables pour l’instant de voir la portée et d’imaginer les applications d’une telle technologie, à laquelle nous ne sommes pas vraiment préparé. D’autres glosent sur les ressemblances de cet engin avec les quadripodes de Star Wars, et prédisent la défaite de ces robots par de petits drones qui voleraient autour en enroulant des filins autour de leurs jambes.
Mais le sentiment commun semble être un ébahissement doublé d’une vague gêne. Ce robot a vraiment des airs d’animal, et voir sauter comme un cabri ou patiner comme un chien sur de la glace ce qui reste une machine a un effet étrangement déstabilisant. Nous sommes sans doute en plein dans l’Uncanny Valley, la Zone d’Etrangeté dans laquelle un robot ne ressemble pas totalement à un être vivant, acceptable par notre esprit, mais déjà trop pour que nous puissions simplement l’étiqueter comme “machine”. Weird times…
PS : Je suis le seul à trouver que la démarche de BigDog ressemble furieusement à celle des Hunters de Half-Life 2 ?